
Dans le pays, la réforme des retraites suscite une colère et un rejet toujours aussi profonds.
Les mobilisations se poursuivent. Notre peuple a bien compris dans son immense majorité que rien ne justifie cette réforme. Le comité d’orientation des retraites (COR)acte que l’on peut faire face au déficit sans dégrader le droit à la retraite. Ce sont les politiques successives qui ont définancé notre système de retraite, il faut donc trouver ds sources de financement. Un ensemble de mesures peut permettre de financer une amélioration du droit à la retraite. Il est urgent de revoir les exonérations massives et sans conditions de cotisations, mettre fin à la politique de « modération salariale » et de réduction du sempiternel « coût du travail ». Il faut augmenter les salaires et donc les cotisations, stopper la politique de précarisation de l’emploi améliorer les carrières, appliquer réellement l’égalité salariale entre les hommes et les femmes.Enfin, il est urgent de faire cotiser les revenus du capital au même niveau que les salaires.
Nous sommes au cœur de l’affrontement de classe et d’une confrontation de projets de société. La réforme des retraites a ainsi remis au centre des débats les questions de travail, des salaires, de la cotisation sociale, de la fiscalité, des injustices sociales, de la répartition des richesse et des super profits des grandes entreprises.
Et c’est aussi pour cela que la colère ne faiblit pas et qu’elle s’est muée en un puissant rejet du gouvernement qui abîme la démocratie et la confiance dans la République en méprisant le peuple et les parlementaires. L’usage du 49-3 et 47-1 signe un aveu de faiblesse du gouvernement.
C’est encore plus vrai pour les retraites où des voix discordantes se sont exprimées au sein même de la majorité. Le gouvernement n’a pas de majorité et la motion de censure qui a été rejetée à seulement 9 voix.
Nous assistons à une crise politique gravissime qui ne se résoudra pas avec l’arrogance et l’autoritarisme du président de la République.
Il est désormais clair que le gouvernement a perdu la bataille de l’opinion publique. Face à l’intersyndicale, face à la pression populaire et la mobilisation de la jeunesse, il ne peut pas s’entêter. Il y a besoin de retrouver un climat social plus serein et la seule solution, c’est le retrait pur et simple de ce projet néfaste.
Avec mes collègues du groupe GDR, nous continuons la bataille et nous utilisons tous les leviers possibles. Nous avons déposé un recours auprès du conseil constitutionnel que je suis allé défendre devant les sages le 4 avril. La réponse est attendue pour le 14.
Avec 252 parlementaires et le soutien de l’intersyndicale, nous avons déposé une demande de référendum d’initiative partagée (RIP) pour que l’âge légal de départ à la retraite, ne puisse pas être porté au-delà de 62 ans.
Le Conseil constitutionnel a jusqu’au 20 avril pour se prononcer sur la recevabilité de cette proposition. Ce RIP est un outil de la bataille politique qui donne au peuple la possibilité d’exprimer sa volonté. Si la juridiction suprême donne le feu vert, nous devrons nous mettre en campagne, animer une grande bataille et recueillir les signatures de 10% du corps électoral, soit environ 4.7 millions de personnes.
La bataille n’est pas terminée. L’idée est simple : la gagner.
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